Nous ne sommes pas là pour vous répéter qu’une personne meurt de faim toutes les quatre secondes. Que 75 000 enfants meurent chaque année en Afrique de la tuberculose, qui va souvent de pair avec la malnutrition.
Vous savez tout ça.
Nous voulons vous dire qu’hier Julienne, qui à 2 ans ne pesait que 6 kilos, est arrivée au centre de nutrition. Elle a un besoin urgent de nutrition et de traitement contre le paludisme. Si nous nous attelons à ce travail ensemble, sa mère, exilée de chez elle par la guerre, gardera la seule famille qu’elle ait actuellement. Sa Julienne ne deviendra pas juste une autre statistique qui n’a pas de nom, pas de jouet préféré et pas de rêve de ce qu’elle veut être quand elle sera grande.
Parce qu’un enfant n’est pas une statistique. C’est un petit être humain qui trébuche sur une branche et en même temps rêve de l’espace, et nous ferons tout notre possible pour les aider dans ces rêves. Un repas est la première étape.
Il y a une guerre autour de Ntamugenga, où se trouve notre centre de nutrition. Il ne s’agit plus d’une conversation sur la façon d’éduquer les parents, de construire des terres agricoles et d’élever des animaux ensemble. Notre centre nourrit des enfants et des familles qui ont tout perdu sous une pluie de balles et de mortiers. C’est une conversation sur le fait de ne pas détourner votre visage de ceux qui en ont besoin.
Nous sommes ici avec vous parce que la guerre est un mal que nous ne pouvons réparer qu’avec le bien. Pas en se mettant en colère contre la situation ou en maudissant l’un ou l’autre côté du conflit. En cette Journée internationale de l’enfant africain, dans cette petite partie du monde, nous pouvons produire beaucoup de bien – pour Julienne et les quelque 80 autres enfants que nous avons accueillis la semaine dernière. Un seul repas thérapeutique suffit à sauver la vie d’un enfant.