République démocratique du Congo
La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.
Infos clés :
- 77% de la population du pays vit dans une pauvreté extrême avec moins d’1,90 dollar par jour
- 16% de la population du pays, ce qui donne environ 13 millions d’individus, a besoin d’aide humanitaire urgente
- 13,6 millions de Congolais n’ont pas d’accès aux sources d’eau potable ni aux équipements sanitaires de base
- toute la RDC est parsemé de sources de maladies mortelles telles que la rougeole, le paludisme, le choléra ou le virus Ebola
- environ 10% de tous les cas mortels du paludisme en Afrique subsaharienne ont été enregistrés en RDC
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02.10.2018
Tatiana est une mère heureuse de trois enfants : Alina, 12 ans ; Christine, 10 ans et le petit Amos. La jeune femme et son mari vivent avec leurs gosses dans le village de Bugina, à 2 heures à pied environ de Ntamugenga. Comme la majorité de la population locale, ils cultivent un petit bout de champ qui se trouve malheureusement très loin de leur domicile. Leurs jours se suivent et se ressemblent : 2 heures à pied pour arriver sur place, 6 heures de travail, 2 heures de chemin de retour. Les maigres récoltes sont parfois insuffisantes pour nourrir la famille entière…
Il y a quelques jours, Tatiana a récolté plusieurs racines de manioc pour préparer rapidement le dîner pour toute la famille. Or, elle ignorait que le manioc, s’il n’est pas suffisamment cuit, peut être très dangereux pour la santé, particulièrement pour les enfants. Les premiers symptômes ne se sont pas faits attendre. Tout le monde fut pris de douleurs d’estomac et d’hyperthermie. Le père de la famille, pris de panique, a emmené sa femme et ses enfants au dispensaire du village, mais comme personne ne savait pas ce qu’ils avaient, on les a redirigés vers notre hôpital de Ntamugenga. Notre personnel les a immédiatement pris en charge. On a vite diagnostique le problème et administré aux malades des médicaments et des perfusions nécessaires. Aujourd’hui vers midi, nous avons mis fin à la thérapie d’Amos, le benjamin de la famille qui était le plus amoindri. Tatiana et ses proches sont prêts à revenir chez eux.
Malheureusement, des intoxications au manioc sont monnaie courante dans la région. De très nombreux villageois ne savent pas comment cuisiner pour préparer des repas nutritifs ou ne serait-ce qu’inoffensifs pour la santé. Ainsi, le personnel de notre centre d’aide alimentaire à Ntamugenga anime des ateliers de nutrition et de cuisine à l’attention des parents. Nous faisons de notre mieux pour éduquer un max d’adultes pour qu’ils soient préparés à prendre correctement soin d’eux mêmes et de leurs enfants. Si pour Tatiana et ses proches tout a fini bien, ce n’est pas toujours les cas. Tatiana, son mari et leurs gosses furent rapidement pris en charge par une équipe de professionnels de santé expérimentés et bien équipés. Tout le monde n’est pas également chanceux. Et si notre effectif est si bien préparé à agir, notamment à formuler des diagnostics corrects, à administrer les bons médicaments ou à réaliser des thérapies efficaces, y compris l’oxygénothérapie, ce surtout grâce à vous et votre générosité.
Rappelons encore qu’Amos était tellement amoindri que l’oxygénothérapie était la seule solution envisageable. Le coût d’une heure de travail d’un concentrateur d’oxygène est de 10 PLN (environ 2,5 EUR). Ces dernières semaines, notre générateur d’électricité travaille en mode permanent…
Tatiana vous salue cordialement et vous remercie pour votre soutien. Sans vous et votre générosité, son cas aurait pu mal tourner ! Et quant à nous, nous vous encourageons chaleureusement à offrir une heure d’oxygénothérapie à nos patients les plus amoindris.