République démocratique du Congo
La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.
Infos clés :
- 77% de la population du pays vit dans une pauvreté extrême avec moins d’1,90 dollar par jour
- 16% de la population du pays, ce qui donne environ 13 millions d’individus, a besoin d’aide humanitaire urgente
- 13,6 millions de Congolais n’ont pas d’accès aux sources d’eau potable ni aux équipements sanitaires de base
- toute la RDC est parsemé de sources de maladies mortelles telles que la rougeole, le paludisme, le choléra ou le virus Ebola
- environ 10% de tous les cas mortels du paludisme en Afrique subsaharienne ont été enregistrés en RDC
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15.06.2020
Chaque zloty que vous nous confiez, chaque like, chaque moment consacré à parler de la Bonne Fabrique à quelqu’un qui n’en a pas encore entendu parler, ce n’est pas un petit soutien quelque que pour les gens dans un coin perdu du monde. Chacun, même le moindre engagement sauve des vies en première ligne. Vous faites la meilleure chose qui puisse arriver à ces gens. Voulez-vous s’assurer savoir ? Écoutez la sœur d’Agnieszka du Congo !
« La semaine dernière, au milieu de la nuit, sur le terrain de notre mission à Ntamugenga, nous nous sommes réveillés par le bruit des coups de feu. Tôt le matin, la nouvelle s’est répandue que les bandits avaient attaqué des hommes qui gardaient l’étang à poissons. Au Congo, tout peut être cause de fusillade et d’enlèvement pour avoir un butin. Deux frères surveillaient l’étang. L’un est mort sur le coup, l’autre, Shadrak, a disparu avec ses kidnappeurs. Les traces indiquaient qu’il était blessé, mais le fait de l’avoir emmené signifiait qu’il était vivant.
La famille a organisé une rançon et après quatre jours, les bandits ont libéré Shadrak. L’homme épuisé a été immédiatement emmené à notre hôpital. Son bras a été atteint par une balle, mais heureusement, l’os était intact. Il se sentait en sécurité pour la première fois depuis plusieurs jours. Il savait très bien qu’il avait miraculeusement survécu.
La balle lui a déchiré le bras à la hauteur de son cœur. – « Quelques centimètres et ce serait la fin pour moi. Cela signifie que j’ai encore quelque chose de bien à faire dans ce monde. » il continuait à répéter.
Le traumatisme restera longtemps, mais il s’en est bien sorti. Nous l’avons renvoyé chez lui hier parce que la plaie guérit bien. Il viendra en alternance pour un changement de pansement. Il nous a remerciés chaleureusement pour les soins et avec un large sourire il a ajouté qu’il n’oublierait jamais toutes les personnes qui ont fait fonctionner l’hôpital.
La région autour de Ntamugenga, ou plutôt toute la région de Rutshuru, est connu pour ses enlèvements, vols, agressions et meurtres. Il n’y a pas de jour où on ne veut pas pleurer amèrement de regret et d’impuissance. Mais quand on apprend ce qui se passe à quelques kilomètres de là, à Binza ou au Tongo, on a toujours l’impression que c’est encore assez paisible chez nous.
Sur les photos Rosalie fête aujourd’hui son premier anniversaire. Sa mère est décédée pendant son accouchement dans le lointain Birambizo. C’est une région où il y a plus de rebelles que de résidents. Cela cause un dépeuplement progressif des villages. Il est rare que l’on puisse récolter quelque chose des champs car ils sont en permanence pillés par des bandits. Personne ne se souvient d’une nuit sans coups de feu. Les gens vivent dans une extrême pauvreté et en danger constant. La plupart d’entre eux n’ont nulle part où aller.
La faim des enfants est une conséquence non seulement de l’incompétence des parents, mais aussi de la violence qui paralyse, prive d’espoir et condamne la fatalité du destin. La grand-mère de Rosalie n’a pas eu une vie facile. Elle n’a pas peur. C’était toujours comme ça. Abandonner, c’est renoncer à la vie. Elle est venue nous rencontrer il y a un an lorsque des infirmières de Birambizo lui ont dit qu’à Ntamugenga, nous nourrissons les bébés. Et donc, chaque mois, la grand-mère part avec sa petite-fille pour faire un voyage de deux jours pour récupérer une portion de lait et faire un bilan médical de la petite. Elle lui a sauvé la vie parce qu’elle n’avait nulle part où aller. Elle croit que le bébé aura un avenir meilleur. »