Les mots ne sont pas toujours nécessaires pour tout exprimer. Cathie parle à peine, mais personne n’exprime sa gratitude comme elle le fait.
Un grave accident vasculaire cérébral lui a enlevé sa facilité à animer des histoires et des souvenirs avec des récits colorés. À l’hospice de Kabuga, chacun sait écouter ceux qui ne peuvent pas parler. Ici, tout le monde comprend le langage de la douleur, mais on enseigne également un nouveau langage de l’amitié et de l’attention, jusqu’alors inconnu de beaucoup. Cathie comprend maintenant. Elle sait où elle est. Il y a trente ans, pendant le génocide, elle a perdu, tous ceux qu’elle aimait. Ici, elle a appris qu’il n’est pas nécessaire de mourir dans la douleur ; on peut vivre pleinement jusqu’à la fin.
Les yeux de Cathie, son sourire et sa poignée de main en disent long. Elle est reconnaissante pour chaque jour que vous lui avez donné.
Peut-elle compter sur un autre ?