Protégeons l’hôpital de Ntamugenga contre le virus Ebola

République démocratique du Congo

La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.

Infos clés :
  • 77% de la population du pays vit dans une pauvreté extrême avec moins d’1,90 dollar par jour 
  • 16% de la population du pays, ce qui donne environ 13 millions d’individus, a besoin d’aide humanitaire urgente 
  • 13,6 millions de Congolais n’ont pas d’accès aux sources d’eau potable ni aux équipements sanitaires de base 
  • toute la RDC est parsemé de sources de maladies mortelles telles que la rougeole, le paludisme, le choléra ou le virus Ebola 
  • environ 10% de tous les cas mortels du paludisme en Afrique subsaharienne ont été enregistrés en RDC
Dans notre hôpital, on procède annuellement à environ

27 000

procédures médicales
Annuellement, nous prenons en charge environ

7 000

patients atteints de paludisme
En 2023 nos sage-femmes ont assisté à environ

953

accouchements

17.05.2019

Le président de l’Organisation mondiale de la santé (WHO) l’avoue ouvertement : il est pratiquement impossible de contrecarrer l’épidémie d’Ebola qui depuis des mois fais des ravages dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, où se trouve notre hôpital de Ntamugenga. Sur plus de 1700 cas répertories jusqu’à présent, plus de 1100 individus, soit 2/3 des malades, n’ont pas survécu. Apparemment, on a affaire à un virus particulièrement coriace. En guise de comparaison, en 2014, lors de la tristement fameuse épidémie au Sierra Leone, en Guinée et au Liberia, on a enregistré environ 10 000 morts.

Nous aussi, dans notre hôpital congolais, nous venons d’avoir un premier cas présumé d’Ebola, mais notre groupe d’intervention rapide vient d’ établir qu’il s’agissait, heureusement, d’une fausse alarme. Cela dit, il est, hélas, très peu probable que le virus ne finisse pas par atteindre Ntamugenga, d’autant plus que la situation dans la région est désespérante. En effet, on s’est retrouvés au milieu d’une véritable guerre. Des coups de fusil partent de tous les côtés tandis que des foules de rescapés quittent les endroits les plus dangereux pour ceux qui ne le sont qu’un peu moins… Le journaliste Robert Stefanicki écrit dans l’édition du jour du quotidien polonais « Gazeta Wyborcza » : « Dès le début de l’année, on a recensé plus de 100 assauts sur des centres de traitement d’Ebola et leur personnel. En février dernier dans la province du Nord-Kivu, des assaillants ont mis feu à deux cliniques des Médecins sans frontières ce qui a amené cette organisation à suspendre ses opérations dans la région. En avril dernier, des agresseurs ont attaqué l’hôpital à Butembo où un médecin camerounais a été assassiné. Le 3 mai dernier, une équipe de fossoyeurs a été brutalisée pendant l’enterrement d’une victime du virus. Bientôt après, deux patients ont perdu la vie lors de l’assaut contre la clinique à Katwa. »

Pourquoi tant de violence ? En jeu sont les minéraux utilisés dans la fabrication des portables et des tablettes. C’est à cause de ces précieux métaux que l’une des terres les plus riches du monde est peuplée par les êtres humains les plus misérables et malheureux de toute la planète.

Regardez bien, voici des enfants que nous sommes en train de prendre en charge dans notre Centre du traitement de maladie de famine. Mahirwe, 3 ans, originaire de Kabaya, un village voisin, souffre non seulement d’une malnutrition aiguë mais aussi de paludisme. Moïse, 6 ans, originaire de Rubare, doit recevoir de fortes doses de lait thérapeutique et d’antibiotiques pour faire atténuer son œdème de famine spectaculaire. La photo suivante montre Christian, 9 ans, que nous avons accueilli il y a à peine quelques jours. Malheureusement, hier nous avons perdu le combat pour sa vie… Ensuite, c’est Charité, 9 ans, qui souffre de kwashiorkor, de paludisme et, peut-être, également de tuberculose… Sans vous, sans les sœurs polonaises et sans notre hôpital, tous ces gosses n’auraient en principe aucune chance de survie. AUCUNE ! Certes, il nous arrive d’échouer, mais même si nous échouons, c’est après avoir tenté des choses que nous seuls pouvons tenter dans toute la région…

En effet, notre hôpital est le SEUL endroit dans la région où les locaux en détresse peuvent chercher de l’aide en cas de maladie. Le courage de notre personnel – les sœurs des Anges, nos médecins avec le docteur John en tête, nos soigneurs et nos techniciens – n’a franchement pas d’égal. Je ne trouve pas de mots adaptés pour leur exprimer mon respect, mon admiration et ma reconnaissance au moment où je réfléchis sur leurs efforts et sur les risques qu’ils prennent chaque jour pour aider leurs prochains. Je ne connais pas une autre définition du héroïsme et de l’humanité que celle qu’ils sont tous en train d’incarner par leurs actes…

L’admiration ce n’est pourtant pas tout. Chaque mois, nous assurons le financement complet des opérations de l’hôpital de Ntamugenga (médicaments, équipement médical, salaires du personnel…) qui accueille quelques 15 000 patients par an. Ces dernières semaines, nous avons organisé une collecte pour récolter les fonds nécessaires à l’achat d’un stock de sang (dont le prix vient de doubler). Désormais, étant donné que nous avons à faire face à la famine, au virus Ebola et à la guerre rampante cumulés, j’en appelle à votre générosité : Faisons de notre mieux pour aider l’hôpital de Ntamugenga ! Faisons de notre mieux pour répondre à l’explosion du nombre de patients (migrations) et à l’éventuelle arrivée de l’épidémie ! Pour combattre efficacement Ebola, il faut isoler les malades et équiper le personnel en bottes et gants de caoutchouc et en seaux de désinfectant. Si le virus finit par arriver à Ntamugenga, nous en aurons besoin en quantités énormes. Faisons de notre mieux, car j’ai comme un pressentiment que nos dépenses exploseront très prochainement… N’hésitez donc pas à contribuer à notre collecte sur Facebook. Chaque donation compte puisque chaque donation est susceptible de sauver des vies…

Pour terminer ce post, je vous encourage à avoir une pensée ou une prière pour ces êtres humains malheureux que nous prenons en charge dans nos établissements. Œuvrons ensemble pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés par le monde entier dans cet enfer terrestre, orchestré par d’autres êtres humains et dont la fin semble très, très loin…

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