« Je ne monterai plus jamais sur un bateau de ma vie. »
C’était la nuit. En termes de lumière, vous ne pouviez compter que sur la lune. Elle était presque pleine à ce moment-là. On pouvait voir les contours de la silhouette et la coque du bateau. C’était assez. Quand il fait noir, en pleine mer, entre la côte turque et l’île de Lesbos, on a l’impression d’être dans les limbes. Les contours des deux rives sont définis par les lumières des bâtiments. Entre eux, c’est l’obscurité. Ils étaient au milieu de ça. Enfin, ils atteignirent le rivage. Ils avaient froid et faim. Ils perdaient espoir que ce qu’ils fuyaient était pire que ce vers quoi ils se dirigeaient.
La Journée de solidarité avec les réfugiés est une journée dont la célébration doit donner l’impression de partir vers l’inconnu, sans emporter avec nous un passeport qui ouvre la porte à tous les pays. Difficile ? Impossible ? Illégal ? Oui. Voilà à quoi ressemble la fuite d’une mort certaine.
Vous connaissez déjà bien notre projet grec. Vous savez que depuis trois ans, nous nourrissons les résidents les plus vulnérables du camp sur l’île de Lesbos. Vous savez qu’un incendie a consumé la Moria et que les repas seuls ne suffisaient plus. Vous le savez parce que vous avez été solidaire avec ces personnes toutes ces années.
Nous voulons, nous devons vous proposer quelque chose aujourd’hui ! Peut-être pouvons-nous transformer la Journée de solidarité des réfugiés en une journée où nous vous permettrons enfin d’être solidaires avec nous !
Nous devons encore nourrir les malades et les faibles, mais nous avons commencé à donner aux forts et aux puissants les outils pour travailler ! Ils ne sont pas venus ici pour chercher de l’aide sociale ou pour être méchants. Ils sont venus pour commencer une vie à partir de zéro, alors que dans leurs villes natales, la violence et la guerre ont voulu mettre fin à cette vie. De nombreuses personnes qui sont déjà arrivées en Europe ont encore l’impression d’être au milieu d’une mer plongée dans l’obscurité. Nous intervenons pour répondre à leurs besoins !
Présentation du Home Village ! C’est notre fierté ! C’est 5 hectares de terrain où nous cultivons déjà des olives, des légumes, gérons une pépinière, cultivons des aliments sains nourris à partir de graines. Et ce n’est pas nous qui le faisons. Ce sont les gens du Camp Moria qui le font. Si vous nous aidez, nous en emploierons davantage. Ce que la terre rapporte grâce à eux, nourrit les plus faibles des habitants du camp. D’ici peu, il nous nourrira aussi. Et pas seulement nous nourrir. Pour chouchouter nos palais, car l’huile d’olive, les aromates, les confits et les fromages feront fureur ! Vous verrez !
L’objectif est que notre entreprise agricole ne donne pas seulement des emplois aux réfugiés et leur apporte de nouvelles compétences, mais qu’à terme, toute notre aide à Lesbos dépende d’eux et que le projet s’autofinance.
Nous avons encore du chemin à faire. Chaque élément de votre soutien au projet grec est un pas en avant. Avec ce projet, nous voulons montrer à toute l’Europe que c’est possible. Que les ghettos et l’exclusion ne font pas autant que travailler et construire ensemble.