J’ai rencontré de nombreuses personnes dans ma vie qui aident, soutiennent et accompagnent ceux qui en ont le plus besoin. Le couple grec que j’ai rencontré à Lesbos n’aide pas seulement les autres, mais il a tout abandonné pour être avec ces gens et être là pour eux. J’ai appris plus sur l’aide d’eux que de n’importe qui d’autre.

Cela fait cinq ans maintenant. C’est ainsi que dure notre amitié avec Katerina et Nikos. Je me suis retrouvé ici complètement par accident grâce à la bénévole Paulina qui était là à l’époque. J’avais tellement envie de la rencontrer que j’ai réservé des billets pour le lendemain. Paulina m’a envoyé une interview avec Katerina et Nikos, et elle a dit que je devais venir ici non pas pour elle, mais pour eux.

En regardant l’interview que Paulina m’a envoyé avant mon arrivée, alors qu’elle essayait (sans trop de difficulté) de me convaincre de venir, je me souviens de Katerina et Nikos assis devant l’endroit qui était leur taverne et qui est maintenant la maison de tout le monde. Dans les images, sur le mur derrière eux, était accrochée une plaque – un fragment du bateau sur lequel les premiers réfugiés sont arrivés ici. Peint en bleu, avec un symbole de leur dévotion au peuple peint à la main en blanc : « Home for All ». A l’époque un signe complètement étranger pour moi, aujourd’hui tout à fait le mien, car je me sens chez moi ici.

Katerina et Nikos ont fait face à des choix moralement difficiles à plusieurs reprises au cours de ces huit dernières années. Ils ont toujours vu l’être humain, pas les règles. Les règles qui régissent ce monde doivent être mises de côté lorsque vous voyez qu’elles ont conduit les gens à fuir leur propre patrie, à la terreur, à craindre pour leur vie et celle de leurs proches. Les règles qui organisent ce monde de telle sorte qu’elles n’y ont pas leur place, qui les blessent et les excluent, sont inacceptables.

J’ai été touché par les souvenirs, mais ils en valent la peine, car ce sont des souvenirs du fait que la bonté ne manque pas dans ce monde. En soutenant Katerina et Nikos, il y en aura encore plus. C’est pourquoi nous sommes ici. C’est pourquoi nous sommes avec eux. Nous sommes venus ici alors que Lesbos avait déjà disparu des premières pages des journaux, mais il y avait encore des collectes de fonds sur Internet pour aider les réfugiés. Nous avons récemment calculé que si tous les repas déclarés par les différentes organisations allaient au camp, les réfugiés mangeraient sept fois par jour. En attendant, il n’y a que « Home for All » qui peut, en plus de la restauration officielle, nourrir les gens du camp.

« Home for All » a préparé environ 4,5 millions de repas au cours des dernières années et aidé des centaines de milliers de personnes. Les chiffres sont impressionnants, mais pour nous, les gens ne sont pas des chiffres. Katerina et Nikos répondent à leurs besoins individuels et ont déjà des amis dans le monde entier. Ce sont ceux qui, grâce à eux, ont acquis la conviction qu’il y a une place pour eux dans ce monde.

Ici, chaque centime de votre argent est bien dépensé. Il va aux besoins spécifiques des personnes que nous connaissons, qui nous connaissent, qui nous font confiance et qui ne peuvent tout simplement pas se passer de nous. Je le garantis et je demande votre soutien !