« Ici, sous la tôle, regarde. »
« Un générateur. »
« C’est la vie, tu sais ? »
La vie de Paul est une histoire d’impuissance et comment un vieux diesel fonctionne mieux que les infrastructures publiques au Liban. Paul est vivant grâce à sa femme et ses amis. Il y a dix-neuf ans, une polymyosite l’a cloué au lit. De manière inattendue et brutale. Paul a même perdu le contrôle de sa propre respiration.
Il y a quatre ans, la même chose s’est produite au Liban. La monnaie s’est essoufflée ; le pays a fait faillite. Aujourd’hui, il ne fonctionne que grâce à ceux qui, travaillant à l’étranger, partagent les revenus avec ceux qui sont restés au pays. Ceux-ci, à leur tour, travaillent pratiquement gratuitement, car leurs revenus ne signifient rien.
Paul n’a pas de famille à l’étranger. Il ne reçoit ni colis ni mandats postaux. Il n’a pas de pension car aucune sécurité sociale ne fonctionne plus au Liban. Les économies ont été récupérées par les banques. Finalement, l’électricité, qui fonctionne 2 à 3 heures par jour dans tout le Liban, est épuisée. Sans électricité, Paul ne peut pas respirer.
Le lit de Paul se trouve dans le salon. Au centre des affaires et de la vie de la maison. Derrière les fenêtres, la côte de Byblos. C’était autrefois le centre de l’empire phénicien. Ce sont les Phéniciens qui ont inventé la monnaie, qui paradoxalement fait tellement défaut ici. Paul sait que c’est dur, que la crise a touché tout le monde. Il est reconnaissant de pouvoir encore respirer.
Et si tu n’existais pas… Il entonne un tube français d’une voix rauque et essoufflée. Nous reprenons la mélodie et chantons.
« Il faut profiter pleinement de la vie et saisir les moments. Pressez-les comme des citrons. N’oubliez pas, passez bien votre jeunesse, car après on ne sait jamais si on manquera de temps pour rêver. »
Paul ne veut pas nous dire au revoir. Il n’a pas beaucoup d’amis. Lorsqu’il est tombé malade, il a découvert qu’il pouvait compter sur trois personnes. Le Dr Harouny en fait partie. Il apporte des médicaments, fournit du matériel médical. D’autres amis font les courses et aident à payer les factures. Paul et sa femme n’ont pas d’argent. La femme ne peut pas le laisser seul plus de quelques minutes. Elle a quitté son emploi, elle a renoncé à elle-même.
« Savez-vous ce qui est important dans la vie ? Aimer et être aimé. Pas seulement pour le bien, encore plus pour le mal. »
Aujourd’hui, nous voulons vous inviter à un nouveau projet. Paul est son premier héros. Toute la Bonne Fabrique est née du fait que nous ne pouvons pas passer à côté d’une personne dans le besoin que nous regardons dans les yeux. Paul ne sera pas laissé pour compte. Les médicaments, les produits d’hygiène et l’aide de base qui manquent désormais à Paul coûtent 1 800 PLN par mois. Montrons à Paul qu’il a de vrais amis et qu’il ne sera pas seul. Le projet d’amitié à distance de la Bonne Fabrique est lancé. 1 800 PLN, ce n’est vraiment pas grand-chose.
Il suffit de 72 personnes pour partager 25 PLN avec Paul une fois par mois.
Allez-vous aider ?