Paul n’a ni pension ni allocations sociales car il n’y a plus de système social fonctionnel au Liban. Le pays est en faillite. Les banques ont pris les économies. Finalement, l’électricité, qui n’est disponible que 2 à 3 heures par jour dans tout le Liban, est tombée en panne. Sans électricité, Paul ne peut pas respirer.
La vie de Paul est une histoire d’impuissance et raconte comment un vieux générateur diesel fonctionne mieux que les structures de l’État libanais. Paul vit grâce à sa femme et ses amis. Il y a 19 ans, une polymyosite l’a cloué au lit. De manière inattendue et brutale. Paul a perdu le pouvoir même sur sa propre respiration.
« Et si tu n’existais pas… » Il commence à chanter le vieux tube français d’une voix rauque et essoufflée. Nous reprenons la mélodie et chantons.
« Savez-vous ce qui est important dans la vie ? Aimer et être aimé. Pas seulement quand tout va bien, mais surtout dans les moments difficiles. »
Paul n’a pas beaucoup d’amis. Lorsqu’il est tombé malade, il a découvert qu’il pouvait compter sur trois personnes. Le Dr Harouny en fait partie : il apporte des médicaments et fournit du matériel médical. D’autres amis font les courses et aident à payer les factures. La femme de Paul ne peut pas le laisser seul plus de quelques minutes. Elle ne peut pas travailler et a renoncé à sa vie pour prendre soin de son mari.
Le coût des médicaments, des produits d’hygiène et de l’assistance de base qui manque désormais à Paul s’élève à 420 € par mois. Montrons à Paul qu’il a de vrais amis et qu’il ne sera pas seul. 420 €, ce n’est vraiment pas grand-chose. Il suffit de 70 personnes qui partageraient 6 € avec Paul une fois par mois.